mercredi 14 avril 2021

Mon Beau village Les finalistes du Rhône: Poleymieux-au-Mont-d’Or, balcon de l’Ouest lyonnais ( reprise pour mémoire locale de l'article publié dans le progrés de Lyon..

Les rédactions du Progrès , en partenariat avec la Région, lancent le concours Mon Plus Beau Village, un concours inédit qui a pour objectif de mettre en lumière les plus belles communes de notre territoire. Six villages rhodaniens concourent pour le titre.
Premier village candidat : Poleymieux-au-Mont-d’Or. 
Par Fahiya HASSANI - Le Progrés de Lyon 
À une quinzaine de kilomètres de Lyon, la plus petite commune de la Métropole, avec 1049 habitants, culmine à 600 mètres d’altitude et cultive son art de vivre. Il n’y a qu’à voir à quelle vitesse les maisons à vendre trouvent rapidement preneur. « S’il y a un paradis sur terre, Poleymieux en constitue un petit bout », selon Vincent Peytel, féru de patrimoine et spécialiste des constructions en pierres sèches.La patrie d’Ampère préserve avec soin ce qui fait son cachet : l’architecture en pierres dorées de son bâti. Ce n’est pas pour rien qu’on l’appelle le Petit Pérouges.« Notre PLU (Plan local d’urbanisme) encadre les nouvelles constructions, souligne la maire Corinne Cardona. Notre village est en pente. On peut donc apercevoir les toitures rouges orangées. Il ne peut donc y avoir de panneaux photovoltaïques par exemple. Nous avons aussi des fenêtres hautes et des volets remarquables que nous devons préserver. » Les visiteurs, venus notamment pour les sentiers de randonnées, sont de plus en plus nombreux depuis la pandémie. « Ils apprécient que le charme du village soit intact et qu’on y soit au frais en été. 

De plus en plus de gens intéressés pour s’installer à Poleymieux 
La présence humaine à Poleymieux est attestée depuis l’âge de bronze moyen, soit 1200 ans avant J.-C. Celtes puis romains ont marqué la zone, avant que n’arrive le Moyen Âge. Les vestiges d’un château fort en témoignent. La montée jusqu’à la tour Risler, qui en fait partie, permet de jouir d’un panorama sur le Beaujolais, la Dombes et la plaine de l’Ain jusqu’aux Alpes.La pierre sèche fait partie intégrante des particularités du bâti. Outre les murets, une centaine de cabornes, ces constructions séculaires qui servaient d’abri aux agriculteurs, sont disséminées dans les environs. Le Sentier des Cabornes, au départ du cimetière, permet d’en apercevoir certaines, sur une boucle de 3 km.

Poleymieux a connu son apogée à la fin XIX
e  siècle. Ses productions agricoles étaient vendues sur les marchés de Vaise, à Lyon. Noix, fromage et foin de Poleymieux étaient très prisés. Puis l’entre-deux-guerres a marqué le début de l’exode rural : il n’y avait plus que 220 habitants en 1945.Aujourd’hui, Poleymieux retrouve un certain attrait. « Nous sommes sollicités par des professionnels qui souhaitent s’installer. Des soignants, comme des kinés, infirmières ou médecins, mais aussi un pâtissier. » Avec 85 % du territoire en espaces agricoles protégés, les cultures se développent doucement à nouveau : 5 cinq GAEC (1) produisent vins et pain bio, élèvent des bovins pour le lait et la viande, mais aussi des chevaux. (1) GAEC : Groupement agricole d’exploitation en commun.

Vincent Peytel, amoureux et spécialiste des pierres sèches

Vincent Peytel est tombé dans le patrimoine de Poleymieux un peu par hasard. Mais on peut dire aussi que cela fait complètement sens, étant donné que sa famille est établie dans le village depuis au moins 1620. « C’est le plus loin que j’ai pu remonter avec certitude. Avant, c’est plus difficile. » Paysagiste dans les Monts d’Or, Vincent Peytel est devenu spécialiste des murs en pierre par la force des choses. « Ces murs craquaient et avaient donc besoin d’être restaurés ou remplacés. Avec le temps, c’est devenu 95 % de mon activité. » Tant est si bien que depuis sa retraite, il est sollicité par des associations comme La Pie verte pour initier le public à ces techniques pendant des stages. Il s’est également attelé à la préservation des cabornes en pierres sèches de toute la zone des Monts-d’Or, mises à mal par la végétation ou le vandalisme. Notre passionné a même entrepris, entre 2015 et 2016, la construction d’une caborne moderne, qu’il a appeleé “la caborne du XIXe  siècle”, au-dessus de la caserne des pompiers. Après 800 heures de travail, avec l’aide d’une cinquantaine de participants, il est arrivé au bout de son projet. Il a nécessité 70 tonnes de pierres récupérées sur Poleymieux. Mais sa grande fierté, c’est d’avoir mis au jour, avec les membres de l’association “Poleymieux mémoire et patrimoine” créée en 2020, un ermitage complètement oublié de la mémoire du village et l’aqueduc qui alimentait Lyon. Il a fallu deux ans de recherches dans les archives communales de Poleymieux, Curis et Albigny-sur-Saône, puis départementales pour découvrir un plan de captage de la source et le point précis de l’entrée de l’aqueduc. Toutes ces recherches et découvertes l’ont poussé à entreprendre la rédaction d’un livre. « Contrairement à mon père, qui n’écrivait rien et nous transmettait tout à l’oral, j’ai pris l’habitude de tout noter pour ma descendance. Ma femme m’a fait remarquer qu’il allait falloir faire quelque chose de tout ça. » Ce projet lui a pris quatre ans. La Vie à Poleymieux est désormais disponible.

Musée Ampère 
La Maison d’Ampère, domaine familial depuis 1771 est un musée de l’électricité depuis 1930, labellisé “Maison des illustres” en 2013. Le musée présente la vie d’André-Marie Ampère et celle de sa famille et, avec 22 expériences interactives, l’histoire de l’électricité de l’Antiquité à nos jours.La bibliothèque contient des ouvrages scientifiques et philosophiques rares, ainsi que l’importante collection d’appareils et de machines électriques anciennes dont certaines appartiennent au patrimoine industriel lyonnais (alimentation électrique des tramways, d’un funiculaire ; éclairages ; alternateur d’un émetteur radiophonique…). 300 Route d’Ampère, 69250 Poleymieux-au-Mont-d’Or. Tél. : 04 78 91 90 77.

 Randonnées  
Une vingtaine d’itinéraires de randonnées existent au départ de Poleymieux ou aux alentours, de 2 à 16 km. Dont ceux qui mènent au mont Thou ou au mont Verdun, à 626 m, qui abrite une base de surveillance aérienne. Le sentier géologique des Monts d’Or, de Poleymieux à Chasselay, présente la géologie du massif, des premiers poissons jusqu’à l’apparition des dinosaures, soit 450 millions d’années sur 9 km.

Hébergement : Domaine de la Glande
Cette ancienne ferme en pierres dorées du XVIIe  siècle, restaurée, offre deux gîtes de 6 personnes chacun au cœur de l’espace naturel protégé des Monts d’Or.

Restauration : L’Auberge de Poleymieux Cette institution du village depuis 30 ans est très courue. En rez-de-chaussée d’une bâtisse en pierre dorée bien sûr, elle propose une cuisine familiale. Vous pourrez profiter d’une terrasse ombragée par deux tilleuls en été, et du doux crépitement de la cheminée en hiver.

Copyright Le Progres de Lyon du 13 avril 2021

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